mardi 19 août 2008

Le mois d’août…

Déjà le mois d’août, le temps passe ultra vite... Finalement, les conditions météo hivernales ne sont pas si terribles que ça… Depuis le mois de juin, l’archipel est souvent recouvert de neige. Celle-ci, balayée par de forts vents, peut former de grosses congères… Mais les jours de véritable tempête sont rares… Le temps changerait-il…

Après un dernier passage sur les îles Australia et Guillou pour nos manips mensuelles (voir précédents billets), nous faisons une pause forcée sur base…


En effet, notre chaland, l’Aventure II est arrêté pour deux semaines afin que Yannick (bosco) et Eric (mécanicien) le bichonnent. Le chaland, c’est un bateau à fond plat normalement utilisé par les ostréiculteurs dans les parcs à huîtres. Ici, il est bien utile pour accoster n’importe où sur les îles qui ne disposent pas de quais ou de pontons…


Long d’une quinzaine de mètres, il accueille régulièrement matériel et manipeurs jusqu’aux lieux d’études des différents programmes scientifiques. . De plus, l’été, un container y est placé pour ramener les agneaux destinés à la boucherie depuis l’île Longue. Le chaland ne peut s’aventurer en dehors du Golfe du Morbihan.



L’hiver est la meilleure époque pour réviser le chaland puisque nos manips sont beaucoup plus courtes et beaucoup moins intenses que le reste de l’année. La végétation n’est pas au mieux de sa forme, elle attend le « printemps » pour se refaire une santé.

Nos quinze jours sur base (du 8 au 26 Août) sont l’occasion pour nous de rentrer les données accumulées sur le terrain depuis le début de notre hivernage : mesures de milliers de choux et d’azorelles, plus de 180 transects, données de nos manips mensuelles ainsi que plus de 200 pots d’insectes récoltés… Que du bonheur…

200 pots… ce sont des heures passées à trier, identifier et compter toutes ces ch’tites bêtes derrière la loupe binoculaire. Mais pourquoi observer tant d’insectes ?

De nombreux insectes ont été introduits à Kerguelen comme la mouche bleue, les fucelles, les oopterus. En général, ceux-ci sont soit prédateurs ou compétiteurs des espèces natives dont la présence se fait petit à petit plus rare. Effectuer un piégeage régulier chaque année permet donc de suivre les abondances relatives des différentes espèces au cours des mois : introduites comme autochtones afin d’évaluer l’impact des introduites sur les espèces natives. Les piégeages permettent également d’être à l’affût de toute nouvelle introduction.

Afin de recueillir le plus de types d’insectes possible, nous posons différents types de pièges.

Nous avons un piége jaune appâté par du foie de mouton relevé tous les cinq jours. La couleur jaune est connue comme attirant les insectes volants et le foie permet d’attirer les insectes friands de viande en décomposition. Bonjour l’odeur ! Dans ce piège nous récoltons principalement des espèces introduites : mouches communes et des grosses mouches bleues ainsi que quelques moucherons et pucerons.

Sur PAF (Port aux Français), nous ouvrons également des piéges tous les quinze jours sur quatre sites différents : la chapelle, biomar (le laboratoire de biologie), et à l’intérieur et l’extérieur des serres. Sur chaque site, nous avons deux types de pièges. Un piége jaune sans appât pour les insectes volants et trois pièges barbers : petits pots encastrés dans le sol permettant de piéger les insectes rampants/marchants. Ces petits pots ne sont autres que des fromages Gérard, le fameux camembert en conserve que nous avons sur base !!

Tous les pièges sont remplis d’eau savonneuse pour empêcher les bestioles de remonter sur les bords… Aucune échappatoire n’est donc possible pour le malheureux qui y choit.

En plus des pièges sur base, nous avons également des sites de piégeage sur Isthme Bas à quelques kilomètres de la base (carte) sur quatre sites.

Tous les insectes sont conservés dans l’alcool.

Si vous comptez bien cela fait environ
- 6 pots d’insectes/mois pour le PJA

- 16 pour les piéges de PAF

- 8 pour les pièges d’Isthme Bas

soit un total de 30pots/mois. Cela fait 8 mois que nous sommes là… 240pots…

De janvier à avril un vrai bonheur : des tas d’insectes à compter. Notre record 955 petites mouches (comme sur les photos)... qui en plus d’être déterminée doivent être sexées…



Heureusement, cette pause sur base c’est aussi l’occasion de faire autre chose. Un petit passage par la salle de musique (guitares, basses, piano et batterie) de temps en temps. Ou un saut au « hall transit » qui en dehors des OP permet de jouer au badminton, volley, football, basket...



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Encore des photos inhabituelles, et la découverte de bestioles dont on ne soupçonne même pas l'existence ! On connaît les grosses bêtes de Kerguelen (éléphants de mer, otaries et autres manchots), mais pas les ch'tites bêtes que tu nous montres. Bravo, et... étonne-nous encore !
Roger