Juste avant la MidWinter, du 11 au 16 Juin, je suis allée rejoindre Thibaut, le VCAT popchat à Sourcils Noirs, au sud de l’archipel, en compagnie d’Hélène, ma collègue écobiote et Jean Max, un des VCAT géophy.
Pour se rendre à Sourcils, plusieurs moyens de locomotions sont requis : les pattes (un tout petit peu) puis le chaland puis les pattes… D’abord une petite marche jusqu’à la flotille (ça ça va c’est pas le plus long) où nous attend notre chaland, puis trois heures de navigation et enfin trois heures de marche… En effet, pour des raisons de sécurité, le chaland ne peut sortir du Golfe et nous emmener directement sur place (son fond plat ne permet pas de naviguer en pleine mer). Ce matin là, la base avait été une fois de plus recouverte de neige que le vent s’était empressé de balayer laissant de vastes surfaces dénudées et d’autres plutôt encombrées ! Et sur la mer, le vent avait généré une bonne houle… même sur le Golfe du Morbihan d’ordinaire assez calme. Nous avons donc été ballottés jusqu’à atteindre la Tête d’Homme, mont de la presqu’île Ronarch’ évoquant un visage humain.
Nous étions contents de poser pied à terre au Halage des Naufragés où le chaland nous a quittés sous les averses de neige et la tempête.
Pas le temps de s’attarder au risque de geler sur place! Même si les températures ne sont pas très basse (entre-2°C et 1°C), le vent accentue fortement la sensation de froid ! En route donc pour le Canyon via les Hauts des Hurlevents : plateau pierreux et désertique qui porte très bien son nom … Malgré un temps d’apparence exécrable, marcher dans la tempête m’a paru assez sympa. Vent et averses de grésil nous ont tenus compagnie tout au long du chemein… Heureusement, nous étions bien équipés et possédions un GPS bien utile pour se repérer lorsque l’on ne voit plus à quelques mètres…
La cabane de Sourcils Noirs située au creux du Canyon est un magnifique petit chalet de montagne. Une rivière ponctuée de petites cascades coule à quelques mètres et berce les manipeurs dans leur sommeil.
La météo de la semaine s’est avérée assez hivernale. Peu de soleil, gel, dégel, pluie… Mais nous avons quand même pu piéger quelques chats et se promener un peu. En effet ici, comme à Port Couvreux, les petits moustachus font l’objet des manips du Popchat. Sur chaque site d’étude (Port Couvreux, Port Jeanne d’Arc, Ratmanoff, PAF et Soucils Noirs), des observations aux jumelles sont effectuées au niveau de zones précises afin de dénombrer les chats et de positionner leurs territoires. De plus, des piégeages sont effectués : les chats capturés sont alors mesurés sur tous les bords, marqués puis relâchés sur les sites de capture. Différences morphologiques et génétiques peuvent alors être étudiées en métropole.
Pour sortir du canyon, les chemins sont escarpés et glissants. C’est donc armé de piolets que nous empruntions les différents sentiers. Sur cette zone de l’archipel, beaucoup de falaises bordent le littoral. C’est dans ces falaises que nichent les fameux albatros à Sourcils Noirs (Diomedea melanophris) que nous n’avons malheureusement pas eu le loisir d’apercevoir : ils s’en vont en mer en hiver et ne reviennent qu’au « printemps ». Une colonie de gorfous macaronis (Eudyptes chrysolophus) les accompagne d’ordinaire sur ces pentes escarpées. Espérons que nous puissions revenir en octobre/novembre pour revoir tout ce petit monde ; ceci en compagnie des ornithos ou du popchat qui sont les gardiens de ce site protégé.
Pas de piafs mais de beaux paysages… Sur le plateau, une fois sortis du Canyon, nous avions une magnifique vue sur la péninsule Ronarch’ (par temps pas trop gris).
De plus, nous nous sommes rendus au bord des falaises de l’A Pic, tombant à plus de 500m dans la mer.
Le retour jusqu’au Halage s’est fait sous un soleil resplendissant mais sur un sol très caillouteux… ou seules les azorelles et quelques Lyallia semblent y trouver leur bonheur !
Le lendemain de notre retour sur base, les festivités de la MidWinter nous attendaient déjà !!