samedi 27 juillet 2013

Mission "palmiers" à La Guen

Nouveau départ pour la Guen ! Mission repoussée et écourtée à cause des fortes pluies et inondations ayant fait rage sur la Nouvelle Calédonie tout début juillet (photos). Cette fois ci nous partons donc pour deux semaines du 09 au 24 juillet, en hélico depuis Koné.




Quoi de neuf ? Il fait froid et l’eau de la rivière est bien bien fraîche pour la douche pourtant obligatoire après une longue journée de terrain ! C’est l’hiver dans la chaîne et le matin parait-il qu’on avoisine les 7-8°C… Vous allez rire avec les -15/-20°C que subit la métropole chaque hiver mais n’empêche qu’avec un petit vent et une bonne dose d’humidité, ça fait pas chaud !!!

Activités scientifiques
Pour moi, la mission se résume en récolte de fruits de palmiers que j’offre à mes rats ;-). Pour faire simple, je fais des petits tas de fruits de deux espèces de palmiers que je vais compter tous les matins pour voir s’ils ont été consommés par les rats. Ces petits tas ont été mis en place dans la zone que l’on appelle « contrôle » où les rats seront contrôlés par empoisonnement et piégeage début 2014 et en zone dite « témoin » où rien ne sera fait. La mise en place de la manip dans ces deux zones permettra ainsi, par comparaison, de voir quel effet le contrôle des rats a sur la biodiversité native. Si le contrôle des rats permet effectivement de diminuer les abondances de rats, on devrait pouvoir voir une diminution de la prédation des fruits en zone « contrôle ».







La météo n’est pas toujours clémente sur ce bout de montagne. Nous avons eu 3 jours de tempête de pluies et de vents avec des rafales jusqu’à 40 nœuds. Ce n’est rien par rapport à Kerguelen mais le refuge tremble quand même !!! Et que dire de ma tente ! Pour faire les suivis en zone témoin, je me suis adonnée aux joies du camping sauvage ce qui semble plutôt agréable lorsque le temps est au beau fixe ! Malheureusement, j’ai dû passer une bonne partie du temps dans ma tente pour m’abriter du vent et de la pluie qui ont quand même réussi à ployer ma tente et à mouiller mes chaussettes. Bien contente de retrouver le refuge et un chocolat chaud !

Nous avons aussi prospecté la présence de reptiles et en particulier les geckos. Les geckos sont des petits lézards aux mœurs nocturnes. Pas facile de les repérer tant ils se fondent avec leur milieu. Bien tapis sur un tronc ou sur des feuilles, ils attendent patiemment qu’un insecte leur passe sous le nez. Ce sont d’habiles grimpeurs grâce à leurs pattes munies de ventouses. La plupart des espèces de geckos sont endémiques à la Nouvelle-Calédonie ou même à certains sites ou massifs de la Nouvelle Calédonie ! Endémique, ça veut dire qu’elles sont présentes uniquement sur une zone précise et absente ailleurs. La Nouvelle Calédonie, de part sa situation insulaire et son histoire géologique, abrite de très nombreuses espèces endémiques que ce soient des espèces de plantes, d’insectes, d’oiseaux, de reptiles etc. !




Vie au refuge
C’est dimanche. Tout le monde est là autour du feu. Au fond, c’est Radio Djidoo ou Radio Bleue qui nous berce au son de reggae ou de vieilles chansons françaises… On entend aussi le bruit de la rivière à une centaine de mètres plus bas. Puis le tintement de la marmite lorsque quelqu’un se sert d’eau chaude. Ici, la marmite à eau chaude reste sur le feu toute la journée et les tasses de café et de thé se succèdent à grande vitesse. Les gars parlent vite. La plupart parlent le nemi, le dialecte parlé dans la vallée plus bas dans les tribus de Haut Coulna et Bas Coulna. Ils ne parlent français que pour nous poser quelques questions sur notre travail ou sur la cuisine. Dimanche, les gars ne travaillent pas. Tous sont chrétiens, protestants ou catholiques et c’est le jour du Seigneur… et aussi de la messe à la radio.  Alors c’est entretien du refuge, lessive, recherche de bois et repos ! Ils en ont bien besoin de repos ! Les gars en ce moment ouvrent les layons pour le contrôle des rats. Dans la zone dite de « contrôle » (la « ZC »), ils jouent de leur machette toute la journée pour se frayer un chemin et ouvrir les travées nécessaires à une déambulation en forêt ! Sinon c’est la « jungle » avec un sous-bois dense fardé de Freycinetia, des arbustes lianescents ou non qui vous coupent la route à tout bout de champ et vous blessent de leurs bords coupants. Hop ça y est nous revoilà dans le brouillard. Le temps est changeant ce matin : vent et pluie, soleil, maintenant gros brouillard qui se déplace à grande vitesse avec la petite brise. Il ne fait pas froid. La pluie a réchauffé l’atmosphère. Cette ambiance brumeuse me fait penser à la forêt pluvieuse de Monteverde au Costa Rica ! Comme dirait mon collègue, on n’est pas en présence d’une « rainforest » pour rien !





Affaire à suivre !
Nouvelle mission en septembre-octobre !







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